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Le premier essai de détendeur « anti givre » dans de l’eau à 14°

Le VX 10 ICEBERG de Beuchat

Je tiens à préciser ici que le matériel que nous essayons est systématiquement pris dans le stock, il ne s’agit pas de produits spécialement préparés à cet effet par le fabricant, mais uniquement de ceux que vous pouvez acheter dans un magasin. Le but de l’essai proprement dit étant de vous faire partager mes impressions de plongeur, avec le maximum d’objectivité possible, et dans les conditions réelles d’utilisation (vous ne trouverez donc pas de commentaires sur les courbes réalisées en laboratoire ou sur la facilité à passer les épreuves de la norme Européenne (qui s’éloigne volontairement des conditions réelles d’utilisation en prenant des circonstances extrêmes), car certains détendeurs, parfaits dans les conditions de la norme, s’avèrent totalement moyens dans la zone 0/30 mètres, zone qui représente la majorité des plongée « loisirs ».

La gamme des détendeurs Beuchat est très complète, avec des modèles à piston ou membrane et, même si le VX 10 Iceberg n’est pas une réelle nouveauté, il me semblait opportun d’en présenter un essai. Il peut paraître surprenant d’essayer un détendeur anti givre en méditerranée, mais, le VX 10 ICEBERG étant également le haut de gamme de Beuchat, c’est surtout à ce titre qu’il est testé.

Le premier contact est sans surprise, tant la présentation est classique, sans originalité particulière de design, si ce n’est le capot métallique du deuxième étage sensé favoriser la résistance au givrage, mais, en examinant de plus près ce détendeur, on constate le soin apporté à sa conception : premier étage compensé, à membrane, muni d’une tourelle pivotante, et de toutes les sortie HP et MP nécessaire, deuxième étage compact, compensé, avec réglage de l’effort à l’inspiration ainsi que du venturi, réglage utilisable dans toutes les circonstances, c’est à dire même avec des gants, ce qui est assez rare chez les concurrents…

La préparation particulière du premier étage pour lutter contre le givrage tient à un astucieux système, tellement simple qu’on se demande pourquoi les autres n’y ont pas pensé avant… et pourquoi Beuchat n’en parle pas plus. Il n’y a pourtant pas de honte, au contraire, à trouver des systèmes extrêmement astucieux, simples… et efficaces, sans nécessiter de technologie digne de la recherche spatiale.

Première plongée d’essai avec le vêtement sec SEAC et le VX 10 ICEBERG et, grave décision à prendre ente Jean Jean et moi : qui plonge avec quoi. Tirage au sort, je perds, donc je prends le VX 10 (la température extérieure étant proche de O°, j’étais plus tenté par le vêtement…).

Une fois dans l’eau et y étant réchauffé, ses 15° étant plus cléments que l'air extérieur, je décide de « jouer » avec le VX 10 et, étant habitué à des détendeurs très confortable, décide de mettre le réglage de l’effort à l’inspiration au plus souple, et le venturi au maxi et là, surprise, je réalise à quel point le tirage au sort m’a été défavorable, tout était déjà réglé au plus confortable !!! Il est vrai que détendeur très performant est rarement synonyme de détendeur très antigivre, au contraire, mais de là à avoir des résultat aussi moyens… et dois avouer que l’envie d’utiliser mon deuxième détendeur fut grande, mais mon grand professionnalisme (ainsi que vraisemblablement la présence de témoins), m’en ont dissuadé.

Je sort donc de cette plongée extrêmement perplexe quand aux performances du VX 10 et, de retour au magasin, je décidais, après avoir convaincu Jean Jean, de vérifier tous les réglages, ce qu’il fit après insistance de ma part (si on ne trouvait rien, c’est lui qui plongerait avec la prochaine fois…). Une fois les réglages optimisés, un léger mieux apparaît, mais, pas encore satisfait, nous le démontons afin de déterminer où se trouvait le problème. Au bout de 10 minutes et après quelques « ébavurages » un mieux très sensible me décide à le garder pour la plongée suivante.

La plongée suivante fut une révélation, car le VX 10 Iceberg s’y est parfaitement comporté, se situant, au niveau performances, parmi les meilleurs du marchés. Les réglages, s’il sont très faciles, ne sont toutefois pas d’une sensibilité particulière, mais permettent de parfaitement adapter le détendeur à ses habitudes. N’aimant pas particulièrement les détendeurs trop « violents » au niveau de l’injection d’air, la progressivité et la douceur du VX 10 m’ont parfaitement convenus. Le deuxième étage plus compact que les anciens modèles reste malgré tout assez lourd en bouche, du vraisemblablement au capot métallique du plus bel effet esthétique, mais d’un poids évidemment supérieur au plastique. Autre point positif, le VX 10 ICEBERG n’a absolument pas givré au cours de mes plongée, malgré le gonflage de parachutes et le traitement « sauvage » qui lui a été infligé, mais je dois avouer également que le faire givrer dans de l’eau à 14° aurait été une surprise…

La mésaventure survenue au cours de cet essai met en évidence un conseil : demandez systématiquement une vérification des réglages quand vous achetez un détendeur car, même si celui-ci est parfaitement réglé en usine, les conditions de stockage (durée et température) peuvent influer nettement sur leur constance.

L'AVIS DU TECHNICIEN

Après le VS 5, VX 10 et VX 10 Evolution, voici la 4ème version du modèle, un bon coup de design extérieur et surtout des modifications pour améliorer la résistance au givre. Coté 1er étage l’astuce consiste à transformer le ressort de réglage M.P. en pompe à eau en lui ajoutant un axe central et une chemise externe, à chaque inspiration l’ensemble aspire et refoule de l’eau par les ouvertures latérales, l’eau en mouvement ne gelant pas … CQFD. (Brevet BEUCHAT)
Autre particularité du 1er étage le clapet H.P. est moulé en PEBAX ®, un matériau à "mémoire de forme" qui retrouve son etat d’origine au repos, lui assurant une meilleure étanchéité et une plus grande longévité.
Coté 2éme étage on trouve un classique clapet à assistance d’ouverture pneumatique (dit compensé), un échangeur thermique qui permet d’évacuer le froid au niveau du raccord de flexible et un inutilement lourd couvercle métallique, qui lui n’évacue rien, car parfaitement isolé du mécanisme de détente par le boîtier en DELRIN ® et la membrane en silicone. La soupape d’expiration est ovale et sa taille assure un bon confort. A noter une exclusivité de la marque, des canaux sont creusés dans le boîtier et se prolongent dans l’embout buccal, dans le but d’apporter de l’air en plus par l’arrière de la dentition..… et après, la marmotte, elle emballe le VX 10 Iceberg dans du papier alu ..…
Dernier point, ne cherchez pas confirmation des particularités techniques que je viens d’évoquer dans le catalogue de la marque ou le mode d’emploi qui accompagne le détendeur, elles n’y sont pas détaillées. Chuuuut, c’est un secret .
Le détendeur testé étant strictement de série et au vu de ses performances lors de la première plongée, il a été nécessaire de démonter le 2éme étage où une bavure gênait le bon fonctionnement du clapet compensé. Une fois ébavuré et réglé correctement, le VX 10 Iceberg, a montré des performances plus à la hauteur de sa catégorie.