LA NEMO DE MARES
Mares n’était pas, jusqu’à présent, réputé par son électronique de pointe ni par l’originalité de ses ordinateurs de plongée (qui heureusement ont gagné en fiabilité avec le temps…) mais plutôt par la qualité de son design et ses innovation dans le matériel de plongée traditionnel. L’arrivé de la NEMO risque de faire changer les mentalités car, outre la fait qu’elle soit attendue depuis plusieurs mois par de nombreux plongeurs impatients, les caractéristiques techniques annoncés, ainsi que son esthétique particulièrement originale aurons pour effet de démoder définitivement la concurrence… ou de rebuter instantanément le plongeur habituel, plus souvent demandeur de classicisme extrême que de produit au design résolument avant-gardiste.
Seuls quelques plongeurs au fait des dernières nouveautés ont pu reconnaître sur mon poignet la dernière montre ordinateur du marché, les autres pensant plutôt à un objet sorti tout droit des ateliers d’un grand joaillier, mais en aucun cas le signe distinctif du vrai plongeur ( !!!), certain étant même étonné que j’ose mettre ce bijou dans l’eau, raté donc pour le coté « macho » mais gagné pour le coté « frime » car personne visiblement ne reste insensible à la NEMO.
Le superbe boîtier aux formes futuriste attire donc l’œil, mais le plongeur étant au moins aussi sensible aux caractéristiques du produit, il est grand temps de passer à l’utilisation proprement dite. Le premier contact avec la NEMO passe par… l’emballage qui, il faut bien le dire, n’est pas franchement digne du bijou qu’il protège. La NEMO méritait mieux q’une boite en carton, même s’il est vrai qu’elle doive passer plus de temps sur le poignet que dans la boite. Le mode d’emploi est, lui, à la hauteur, tant au niveau poids que descriptif détaillé et, même s’il peut sembler confus au premier abord, le nombre important de fonction de la NEMO ne peut pas se résumer en quelques lignes. La boite contient un prolongateur de bracelet qui n’est en rien un gadget car, contrairement à une Stinger, cette accessoire est ici quasiment obligatoire si on veut mettre la NEMO au poignet avec une combinaison de plongée. Les boutons de réglage sont idéalement disposés et parfaitement utilisables, même avec des gants ce qui facilite grandement les nombreux réglages possibles. Les modes principaux sont :
Heure, avec deux fuseau horaire, réveil et température, chronomètre.
Plongée air avec alarmes de temps, de profondeur, réglage d’altitude, de dureté, eau douce/eau de mer, etc…
Plongée Nitrox
Apnée, avec alarme de profondeur maxi, temps d’apnée, intervalle, etc…
Mémoire des plongée avec historique global, plongée par plongée avec profil
PC avec l’interface en option.
La mise ne mode plongée est bien évidemment automatique (même si je préconise toujours la mise en marche manuelle d’un ordinateur avant la plongée afin de vérifier le bon fonctionnement…) avec l’indication automatique de la tension de la pile au moyen d’un bargraphe circulaire. La confirmation du mode choisi apparaît sur l’écran avec mode « AIR » ou « NITROX » ainsi que les unités et le mode choisi, eau douce/eau de mer. les indications prioritaires apparaissent sur l’écran principal: profondeur, temps de plongée sans paliers, durée de la plongée (au moyen d’un bargraphe) et sur la « barre d’affichage » situé sur la partie inférieure, soit la température et le temps de plongée( en numérique ), soit la température de l’eau et l’heure. A la demande, le bouton du haut permet d’afficher la profondeur maxima atteinte et l’éclairage de l’écran (quasiment invisible sauf en cas d’obscurité totale), celui du bas servant à modifier les valeurs de la « barre d’affichage ».
La lecture en plongée ne pose pas de problème, mais je regrette l’absence de séparation visuelle sur l’écran entre les données comme sur une Stinger ou une Atom, séparation qui a le mérite de clarifier l’affichage. L’indication de la vitesse de remonté est originale car à la fois numérique (jusqu’à l’indication de 0 à 99m/mn pour les impatient !!!) et par bargraphe. L’apparition de « paliers profonds » d’une minute peut être perturbant car ils sont, d’après le mode d’emploi, effectués à « différentes profondeurs en fonction du profil de la plongée… » et qu’il peut y avoir « plusieurs paliers profonds par plongée, tout dépend du profil de la plongée et du type de décompression ». la NEMO peut donc vous indiquer un palier d’un minute à 20 mètres ou 19 mètres, etc… de l’animation supplémentaire dans les palanquées en perspective !!! Mais, ces paliers étant sensés « réduire au maximum la probabilité de formation de noyaux de bulles critiques » pourquoi pas… même si je suis de plus en plus perplexes devant les différents algorithmes de décompression utilisés par les ordinateurs du marché donnant des temps de décompressions variables de 1 à 5 en durée (de 2 à 20 minutes suivant l’ordinateur pour une plongée donnée!!!) avec un rapport parfois totalement inversé en cas de successives( !!!).
A l’issue des paliers classique, la NEMO vous proposera un palier de sécurité de 3 minutes à 3 mètres et le retour en surface vous donnera les indications classiques d’intervalles, temps de désaturation et temps avant de prendre l’avion.
La seule inconnue reste l’autonomie de la piles mais, ne boudons pas notre plaisir, Mares, avec la NEMO, dispose réellement du premier bijou du plongeur 100% utile.
P.Vogel
Le point d evue du technicien par Jean André Venturini
MARES NEMO
Admirateurs de GIUGIARO et autre PININFARINA, voilà un objet qui va réveiller votre côté Rital. Mais même si vous n'aimez pas sont look, la montre / calculateur de plongée NEMO de MARES est intéressante sous bien d'autres aspects. Le boîtier existe en deux versions, Acier Inox ou Titane, verre minéral et bracelet élastomère.
A la lecture de la notice dont la traduction est un modèle du genre, les caractéristiques techniques sont impressionnantes. Les boutons de commande, bien dimensionnés et facilement manipulables, donnent accès à trois menus de réglage, le premier permet même de désactiver la NEMO pendant les longues périodes de non utilisation, bonne idée car la pile n'offre qu'une autonomie limitée d'une cinquantaine de plongée et sont remplacement semble des plus délicat comme les quatre vis qui ferment le fond du boîtier. Le rétro éclairage bleuté, très gourmand en énergie, est peu efficace en dehors des plongées de nuit, il reste allumé 4 secondes .
Mesure de profondeur maximum : 150 mètres compensé en température avec une précision de + ou - 1% de l'échelle, choix eau douce / eau de mer manuel (différence 2,5%), affichage des température de -10° (n'oubliez pas votre piolet) à +50°. Utilisation en mesures métriques ou impériales.
L'algorithme utilisé est le même que sur le M1 RGBM de MARES, fruit de la collaboration du Dr. Bruce R. Wienke (physiologiste) et du bureau recherche et développement de MARES (pour plus de précision sur cet algorithme www.rgbm.mares.com)
Cet algorithme permet de réduire les risques associés à la formation de micro bulles, il travaille sur dix compartiments de tissus avec prise en compte du gradient admissible (facteur M) sur des plongées successives plus profonde que les précédentes ou des plongées sur plusieurs jours comme lors d'un voyage plongée. L'algorithme est optimisé pour une vitesse de remontée de 10 mètres / minute, il permet en outre la plongée en altitude de 0 à 3700 m (je vous avait bien dit de prendre un piolet) par quatre tranches à sélection manuelle et le réglage personnel, manuels lui aussi, à trois niveaux, qui permet de "durcir" l'algorithme en fonction de votre état général (âge / poids / fatigue / gueule de bois etc...)
Les réglages du mode plongée sont multiples, ont peut utiliser la NEMO pour la plongée a l'air, au nitrox, en mode profondimetre ou en mode apnée pour les amateurs. On retrouve même la possibilité de bloquer la mise en erreur de l'ordinateur sur une remontée incontrôlée qui peut séduire lors des exercices de remontée assistée, ou même cette autre fonction qui permet de remettre à zéro le niveau d'azote résiduel entre 2 plongées, on croit rêver, heureusement ces réglage là sont difficilement accessibles par accidents !!!
Pour ceux qui n'utilise pas les interfaces PC à transmission hasardeuse, le mode mémoire permet une lecture du profil des plongées par tranche de 20 secondes avec une capacité maximum de 36 heures.
Si la notice est très complète, elle est aussi imprimée sur un format dont la lecture n'est pas facile, alors bon courage si vous craquez pour la NEMO.