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Le MK 25 AF X 650 de Scubapro

Dark Vador, c’est en général la première réflexion de ceux à qui j’ai présenté le nouveau X 650, tant son esthétique semble directement venu de la guerre des étoiles, ce qui le fait se démarquer totalement des modèles concurrents.

Ce nouveau haut de gamme Scubapro est donc le successeur de la série D 400, du moins au niveau de l’esthétique et du niveau de prix, car le mécanisme interne n’a absolument rien a voir, Scubapro ayant visiblement préféré préférer une évolution de celui du S 600 à la sophistication particulière de celui du D 400 qui nécessitait, il est vrai, des réglages assez fréquents. La voie de la sagesse donc, mais pas au détriment des performances, au contraire, car la publicité du constructeur est tellement élogieuse sur ce produit, surclassant, paraît-il, tous les autres détendeurs au niveau du confort respiratoire, que la concurrence attendait visiblement ce détendeur avec anxiété.

La version essayée ici est équipé du premier étage MK 25 dans sa version AF (« anti freeze »), sur laquelle il n’est pas inutile de revenir car il représente actuellement le haut de gamme des premiers étages à piston, dont Scubapro a toujours été le fidèle défenseur, même si un passage à « l’ennemi » de toujours ces dernières années, la membrane, a pu surprendre les fanatiques (dont je fait parti…).

La simplicité du premier étage à piston, ou seul deux pièces, le piston et le ressort, sont en mouvement, tranche avec les premiers étages à membrane ou environ une dizaine de pièces se déplacent. Simplicité, mais pas bon marché, car la pièce maîtresse, le piston, est d’une fabrication complexe et donc onéreuse. Afin de faire évoluer celle ci, et après quelques essais infructueux avec des matières moins nobles, Scubapro a opté pour un piston appelé « composite », car réalisé en plusieurs pièces assemblées entre elles. La queue du piston reste en inox, mais la tête est réalisé en matériaux synthétiques, le piston n’étant plus en une seule pièce, mais composé de 4 pièces différentes ce qui, il est vrai, n’est pas tout à fait en adéquation avec la réputation de simplicité de ce type de premier étage…

Piston plus compliqué donc, mais plus léger et plus performant tout en offrant une meilleure résistance au givrage, aidé en cela par les généreuses ailettes, servant de « radiateur » équipant le premier étage. Il n’est pas inutile de rappeler qu’en cas de givrage en eau froide, paradoxalement la chaleur vient de l’eau et le froid de la détente de l’air, un mécanisme ayant le plus possible de contact avec l’eau ayant, dans ce cas, théoriquement moins de chance de givrer.

Le premier étage MK 25 est également équipé d’un réglage manuel de la pression de sortie qui, et c’est une nouveauté chez Scubapro, permet enfin aux techniciens de ne plus s’arracher les cheveux en jonglant avec les différentes cales d’épaisseur (merci pour eux, certain n’on vraiment plus beaucoup de cheveux…), et est non seulement dit « compensé », mais également « sur compensé », c’est à dire que la forme légèrement conique de la queue du piston permet une élévation de la moyenne pression quand celle de la bouteille diminue minimisant ainsi le durcissement du détendeur en fin de plongée.

Le deuxième étage X 650 est, lui, dérivé du D 400 pour l’esthétique, mais du S 600 pour ce qui est du mécanisme interne, s’éloignant ainsi de la complexité des anciennes séries « D ».Mis à part l’esthétique, réellement originale, il est à remarquer le surdimensionnement des réglages de souplesse et de venturi, utilisables sans problème avec des gants et nettement plus pratiques que sur un S 600, le contrôle du venturi ne se faisant plus par l’intermédiaire d’un volet, mais grâce à la rotation d’une buse permettant un meilleur ajustement. La soupape d’expiration, surdimensionnée, est placé de manière classique, à l’opposé de la membrane, et non plus intégré à celle-ci comme sur le D 400, membrane agissant sur le clapet par l’intermédiaire d’un immense levier courbé, rendu indispensable pour adapter un mécanisme classique dans un boîtier qui l’est moins. L’intérieur du X 650 montre bien l’évolution générale, avec la disparition progressive des parties métalliques, remplacées par des matériaux synthétiques plus légers. La simplicité de fonctionnement tranche avec son prédécesseur, le D 400 et, si les solutions techniques semblent moins originales, le service après vente n’en sera que simplifié et les passages en atelier moins fréquents

Un véritable essai en condition étant souvent plus révélateur que la documentation technique ou le dossier de presse, c’est avec impatience que j’attendais la mise à l’eau de cette nouvelle merveille…

La première impression avec le X 650 est la douceur, à tout point de vue, c’est à dire la respiration, le débit semblant inépuisable, mais tout en souplesse, l’expiration, grâce à sa soupape surdimensionnée, mais aussi les différents réglages. Préférant les détendeurs progressifs à ceux gavant systématiquement le plongeur à chaque inspiration, je ne pouvais qu’être séduit par cette première impression. Pour ce qui est la descente dans le bleu, les choses se gâtent un petit peu car si l’on n’agit pas sur le réglage de la souplesse, de légères bulles continuent à s’échapper, le détendeur amorçant alors un léger début de débit continu… ce défaut est rencontré sur la plupart des détendeurs très souples, la différence de hauteur entre le point haut du levier sur la membrane et la soupape d’expiration suffisant à créer une légère dépression à la descente, sauf dans le cas d’utilisation d’une membrane avec soupape intégrée… comme sur l’ancien D 400. L’évacuation des bulles étant dirigée sur les cotés plutôt que vers l’arrière, la position tête verticale n’est pas réellement compatible avec un bon champ de vision, mais bon, le plongeur étant rarement parfaitement vertical vers le haut ou vers le bas, ces désagréments ne sont pas dramatiques et ne remettent pas en cause le confort respiratoire qui, contrairement à beaucoup de détendeurs modernes, particulièrement optimisé pour obtenir la meilleure courbe possible dans les conditions de la norme européenne (50 mètres, 50 bars), souvent au détriment de l’agrément dans la zone 0/40 mètres, qui est pourtant celle la plus courante, est d’une douceur étonnante dès les premiers mètres, avec toutefois un léger durcissement au delà de 60 mètres… profondeur qui nous éloigne de la plongée « loisir ». A signaler quand même, sur le modèle essayé, une tendance à se mettre, hors de l’eau, en débit continu très facilement et avec une telle force qu’il était impossible de l’arrêter en mettant la main devant l’embout ou en coupant le venturi, seul le serrage de la molette de réglage à l’inspiration (en plus du reste) en venant à bout… mais ce phénomène a été impossible à reproduire dans l’eau, malgré tout mes essais afin de prendre le X 650 en défaut sur ce point. Le détendeur essayé étant, de plus, un modèle de « présérie » il est possible que ses réglages ne soient pas définitifs…

Pas de révolution donc dans ce X 650, mais un véritable haut de gamme à la douceur appréciable et au débit impressionnant (trop ?).