L’Aladin Prime d’Uwatec.
Un nouvel ordinateur Uwatec est toujours un événement, surtout quand il s’agit, à terme, d’une gamme destinée à remplacer les références que sont les Aladin PRO et PRO Ultra qui représentent encore le plus grand nombre d’appareils en circulation.
L’aladin PRIME se présente donc comme un produit 100 % nouveau, rompant radicalement avec les habitudes Uwatec , tant au niveau de l’esthétique que de l’entretien. Fini l’ordinateur carré, place au cadran rond, fini le changement de pile en usine (pourtant indispensable, d’après Uwatec, car couplée à la vérification périodique et re calibrage éventuel du capteur de pression sur un appareil de précision…mais cette nouvelle génération ne nécessite peut être plus de re calibrage périodique ( !!!)). Les plongeurs seront heureux de pouvoir enfin remplacer rapidement la pile de leur ordinateur Uwatec.
Même si le Prime a un air de déjà vu et peut être perturbant au niveau des habitués d’Uwatec (Scubapro/Uwatec nous refait ici le coup du détendeur à membrane après avoir prôné pendant des années la supériorité du piston…), rappelant les produits de la concurrence, on ne peut qu’apprécier la qualité générale de l’ensemble, tant au niveau de l’esthétique que du soin apporté au boîtier ou au bracelet. Sa compacité sera vraisemblablement apprécié ainsi que le bracelet parfaitement dimensionné et visiblement robuste.
L’Aladin Prime, tout en étant le premier prix de cette nouvelle génération, offre des caractéristiques très complètes. Il gère sans problème le nitrox jusqu’à 50 %, est équipé d’un éclairage du cadran, donne la température de l’eau et même l’heure… une révolution chez Uwatec (même si toute ces fonctions existent déjà chez la concurrence depuis de nombreuses années !!!).
Le réglage de base et la mise à l’heure ne manque pas de surprise, car ressemblant en tout point à la procédure Océanic( !!!) avec obligation de jouer des deux boutons en validant en appuyant pendant plus d’une seconde. La simplicité des réglages n’a ici d’égal que celle du mode d’emploi, surtout le croquis résumant les fonctions en, surface (page 11)… mais, avec un peu d’habitude, on arrive à parfaitement régler son ordinateur, même si on ne peut par parler ici, de menus « intuitifs ».
Le cadran permet d’afficher la profondeur, la profondeur maxi (ou la température) le temps de plongée, le temps sans palier, puis le temps et la profondeur du premier palier, la vitesse de remonté en pourcentage (ou la toxicité en oxygène), un bargraphe reprenant également le niveau de saturation. Le tout étant indiqué sur un cadran de petite taille, avec des chiffres de taille identiques et sans aucune séparation graphique… la lisibilité peut paraître légèrement brouillon, tranchant totalement avec l’évidence de lecture de la génération précédente. Le positionnement des informations étant également différent de tous les autre ordinateurs Uwatec, une certaine accoutumance est nécessaire, surtout pour les possesseurs d’Uwatec, les autres étant déjà habitués à avoir beaucoup d’indications sur le cadran.
La mise en marche ne pose aucun problème, soit manuellement (ce qui est toujours conseillé pour vérifier le bon fonctionnement général), soit automatiquement à la mise à l’eau.. A la descente, le Prime est d’une très bonne lisibilité, les chiffres étant parfaitement contrastés avec le fond de l’écran… mais les choses se gâtent à l’apparition des paliers. Je ne sais si c’est la profondeur atteinte, ou le manque de clarté du cadran, mais j’avoue avoir eu, à 50 mètres, recours à mon Smart Com afin de parfaitement comprendre les indications de l’Aladin Prime… Je dois avouer n’avoir que « survolé » le mode d’emploi avant l’immersion, mais l’évidence habituelle des ordinateurs Uwatec ne me laissait pas douter de celle de ce nouveau modèle. Le manque de différenciation des différentes données, sans aucune zone différenciée, ainsi que la taille identique des différents chiffres se fait ici cruellement ressentir et, on ne peut pas dire qu’il se lise d’un seul coup d’œil. A trop vouloir en faire, Uwatec s’est peut être un peu emmêlé les pinceaux, ou n’a peut être pas assez analyser les écrans de la concurrence(…), et je dois avouer qu’il y a longtemps qu’il ne m’était pas arrivé de devoir, au fond, essayer de comprendre les données affichées sur l’écran d’un ordinateur de plongée. Après quelques plongées, on a tendance à s’habituer au cadran, mais on regrette toujours l’évidence d’un Aladin Pro ou Smart…
En conclusion, Uwatec a nettement amélioré la facilité de changement de piles sur sa dernière génération… mais pas sa facilité de lecture, au contraire. L’Aladin Prime devrait toutefois se vendre en quantité, tant en raison du nom d’Uwatec que de son positionnement prix agressif auquel ne nous avait pas habitué cette marque.
Le point de vue du technicien par Jean André Venturini
WATEC ALADIN PRIME
Tout comme les vins primeurs l'Aladin Prime est arrivé mi-novembre, mais les similitudes s'arrêtent là. Pas d'arômes de fruits ni même de ressemblance avec les Aladin Pro 1 & 2 si rectangles et si gris que ce Prime, rond et noir, fait tâche dans la gamme Uwatec. Forme et couleur ne sont pas les seules modifications extérieures, le bracelet monobloc est apparemment plus solide que sont coûteux prédécesseur et "Ho !!! miracle"... un compartiment pile apparaît au dos du Prime permettant enfin le remplacement de la pile Lithium de type CR2450, par l'utilisateur ou son revendeur agrée préféré. Copie me direz-vous ... pas du tout, simple convergence vers une solution technologique efficace, mais longtemps attendue, au problème du remplacement de la batterie. Il est vrai que les suisses n'ont pas la réputation d'être des rapides.
Comme tous les calculateurs d'aide à la plongée de nouvelle génération le Prime intègre de plus en plus de paramètre dont le désormais incontournables contrôle du niveau de micro-bulles sur fond d'algorithme Bulman ZH-L8 ADT. Le Prime vous permet, de plonger en altitude entre 0 et 4000 mètres, à une profondeur maximum de -90 mètres et la plongée nitrox est possible jusqu'à 50% d'O2. La PPO2 non paramètrable est réglée à 1,4 bar.
Malgré sa taille réduite d'environ 50% par rapport à un Aladin ou un Smart, le Prime offre des capacité de calcul, de paramétrage et de stockage exceptionnelles, jusqu'à 25 heures de plongée dans la mémoire. La lecture du carnet de plongée se fait grâce à une interface PC à transmission infrarouge qui fonctionne vraiment, dont la vitesse de transfert est réglable à 9600 bits/sec. ou 57600 bits/sec et qui est, de plus, livrée en série avec le Prime.
La lecture détaillée de la notice et une boite de tranquillisants vous seront nécessaires pour arriver à paramétrer toutes les fonctions du Prime. J'ai noté au passage : désactivation de la mise en marche automatique, désactivation des alarmes sonores et visuelles, temps de retour automatique à la plongée à l'air après une plongée nitrox (soit une remise automatique à 21% d'O2), le réglage du contraste de l'écran LCD et pour finir, remise à zéro du temps de désaturation restant avec protection par un code afin d'éviter les manipulations accidentelles.
Très complète cette notice et en plus elle est émaillée de nombreux avertissements quelquefois savoureux, notamment page 13 : "le rétro-éclairage ne remplace pas une lampe de plongée. Pour plonger la nuit, ou par faible visibilité, il est recommandé d'utiliser une lampe de plongée." c'est regrettable... ou page 25 : "Pour le calcul de la désaturation et du temps d'interdiction de vol il est admis que le plongeur respire de l'air en surface." C'est tout le mal qu'on lui souhaite.