Le détendeur Diamond de SEAC
Décidément, la venue de Marco Tallia à la tête de SEAC semble être un véritable effet turbo au dynamisme de la marque. Outre la présence de la publicité dans toutes les revues, une avalanche de nouveaux modèles, la marque s’attaque maintenant au cœur de la technique : la réalisation d’un détendeur haut de gamme. La naissance du Diamond ne s’est visiblement pas faite sans soucis car, présenté depuis que quelques temps, il n’est disponible que depuis début janvier. Il est vrai que, la réputation de SEAC dans le domaine du détendeur performant restant à faire, il n’était pas question pour eux de faire un faux pas.
Le Diamond se présente comme un produit extrêmement classique, premier étage à membrane, compensé, deuxième étage classique par ses dimensions, ne sacrifiant pas à la mode des minis détendeurs (loin de là…) mais compensé également, et équipé d’un réglage de l’effort à l’inspiration et du venturi.
La finition du premier étage, à l’aspect satiné est réellement superbe. Il n’a pas de tourelle pivotante ce qui lui permet d’être relativement compact et existe en deux version, avec ou sans chambre sèche.
Le deuxième étage est plus surprenant au niveau du design, réellement « surprenant »… mais on arrive à s’y habituer (si, si, je vous assure…). Le boîtier est assez volumineux mais, en y regardant de plus près, c’est surtout le couvercle du deuxième étage qui est imposant, le corps lui même n’est pas plus gros qu’un Legend ou VX 100. l’écusson fait assez rétro mais rappelle les blasons des grandes marques automobiles ( !!!). le volet de réglage du venturi est de bonne taille, facile d’accès, la molette de réglage de l’effort à l’inspiration est plus petite, mais semble utilisable, même avec des gants. Le poids du deuxième étage est tout à fait raisonnable, et même en contradiction avec l’aspect extérieur.
Le positionnement sur le robinet ne pose pas de problème particulier et la disposition des différentes sorties (2 HP et 3 BP) permet d’organiser sans problème les différents flexibles.
Première plongée et impression surprenante, je me retrouve avec un détendeur très bruyant et relativement inconfortable dans les premier mètres, la situation s’arrangeant nettement au fur et à mesure de la descente. Au bout de quelques plongées, plus de bruit particulier et un confort respiratoire tout à fait raisonnable dans la zone des 20 mètres, sans toutefois être au niveau des hauts de gamme actuels. La situation est différente en profondeur et, passé 40 mètres, le confort est étonnant, tout à fait comparable aux hauts de gammes du marché, sans arriver à la douceur d’un X 650 qui fonctionne ( !!) mais à peu près équivalent à un Legend LX. Il semble donc que le Diamond ait besoin d’un certain « rodage » avant de fournir le meilleur de ses performances. Pas de problème particulier au niveau de l’évacuation des bulles qui est tout à fait équivalente à la concurrence, la mode des « moustaches » compacte n’étant pas spécialement une bonne chose sur ce point…
Une quarantaine de plongées avec ce détendeur n’ont pas montré de variations de performances particulières, restant excellentes en profondeur et moyennes en se rapprochant de la surface, peut être un détendeur parfaitement optimisé pour les conditions particulières de la norme ?
En conclusion, un des premiers prix des véritables hauts de gamme qui n’a pas à rougir vis à vis de la concurrence, même s’il semble plus adapté à la plongée haut delà des 40 mètres de dans les faibles profondeurs.
Le point de vue du technicien par Jean André Venturini
Les voies du marketing sont impénétrables, comment peut-on arriver à appeler Diamond un détendeur dont le premier étage ressemble à la station MIR et le deuxième étage à l'Etoile noire de Dark Wador. Passé cette première surprise le détendeur en question nous en réserve d'autres, le premier étage est à membrane compensé, il a un débit impressionnant certainement dû aux formes des passages d'air interne particulièrement travaillées, qui évitent les turbulences et optimisent le flux vers le deuxième étage. La finition chromé satin est du plus bel effet. Les panneaux solaires ... pardon ... les tuyaux sont montée sur des sorties pré-orientés pour éviter coudes et pliures. Le deuxième étage est lui aussi compensé avec un mécanisme à réglage de dureté et de Venturi vraiment original, ce qui laisse supposer une maintenance facile. La forme sphérique bien qu'encombrante, donne un volume interne important, ce qui est primordial pour la souplesse et le confort respiratoire. Les boîtiers de petite taille sont certes plus esthétiques mais beaucoup plus sec à l'inspiration. Le boîtier qui intègre le déflecteur d'expiration est réalisé dans des matière plastiques techniques injectées, de haute résistance. Le bureau d'étude de SEAC a fait preuve de beaucoup d'astuce dans la réalisation de ce deuxième étage démontable presque sans outils. Voilà encore une marque dont l'émergence technique laisse supposer un bel avenir.
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