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les gilets avec inflateur/purges intégré

Les principales nouveautés dans le matériel de plongée ces dernières années sont liées au confort du plongeur, que ce soit à la mise en œuvre ou à l’utilisation. Vêtements plus souples et plus chauds, détendeurs plus agréables, phares plus efficaces, etc. au niveau du gilet de stabilisation, outre des formes de plus en plus anatomiques et un suréquipement général qui n’est pas sans influence sur le poids de l’objet (des modèles à plus de 6 kg ne sont pas rares…) la principale innovation est due à l’apparition « d’inflateur/purge intégré », Mares ayant été le premier fabricant à le commercialiser. L’idée de base est de supprimer le fameux « tuyau annelé » du gilet et d’intégrer, sur l’enveloppe, un dispositif permettant de gonfler, mais également de purger, le tout de préférence avec une seule main.

La sortie de l’Airtrim de Mares a été accueillit avec un scepticisme évident et considéré par le plus grand nombre, principalement ceux qui ne l’avaient pas essayé ( !!!), comme un gadget totalement inutile. Pire, la levée de bouclier de nombreux moniteurs, voyant là un principe incompatible avec l’enseignement qu’ils avaient reçu, aurait pu, en France, signer définitivement la mort du principe purge/inflateur intégré. Heureusement, le progrès est difficile à arrêter, les détracteurs se faisant maintenant de plus en plus rares, et, si seulement trois fabricants proposent actuellement de tels systèmes, quasiment toutes les autres planchent sur ce principe.

A tout seigneur, tout honneur, nous commenceront donc par l’« inventeur » de ce système :

- Mares, avec l’« AIRTRIM ».

Le boîtier, relativement volumineux de l’AIRTRIM tient parfaitement dans la main, et est équipé de deux gros boutons. Le premier pour gonfler le gilet, avec un débit relativement important (nettement plus que les classiques inflateurs Mares…), le deuxième pour dégonfler, agissant simultanément sur une purge haute et sur la purge basse, dans le but de vider aisément le gilet, quelle que soit sa position. La liaison entre le boîtier et les deux purges est pneumatique, les tubes passant à l'intérieur de l'enveloppe et utilisant la même source d’air comprimé que pour le gonflage. Les deux purges sont équipées d’un clapet anti-retour, afin d’éviter de remplir l’enveloppe d’eau lors du dégonflage.

- Le Fly Control System de Cressi (FCS).

C’est un système beaucoup plus simple qu’utilise Cressi, entièrement mécanique, par câble, à l’opposé du pneumatique « AIRTRIM » concurrent. S'il est plus simple, le système a câble a toutefois été plus délicat a mettre au point et a demandé une mise a jour sur les premiers modèles commercialisés. L’ensemble de commande purge/inflateur FCS choque au premier abord par sa position inhabituelle à la base de la poche gauche et vers l’avant, créant une protubérance surprenante, mais il suffit de mettre le gilet sur le dos pour se rendre compte de la totale ergonomie du système qui possède un bouton de gonflage et un curseur, à actionner avec le pouce permettant le dégonflage. L’actionnement de la purge se fait ici au moyen d’un câble dans une gaine, qui elle aussi passe à l'intérieur de l'enveloppe, en permettant une plus grande progressivité que le système pneumatique, mais n’agissant que sur une seule purge haute.

- l'ADV de SEAC.

Dernier arrivé, pour l’instant, sur ce marché, c’est un système encore différent des deux précédents qu’utilise SEAC, un système « Oléopneumatique », ou encore « hydraulique », comme les durites de freins de votre voiture… le principe, d’apparence complexe est en fait extrêmement simple. L’ensemble est composé de trois boutons : un sur le devant permettant de gonfler, un en haut pour actionner la purge haute, et un en bas pour la purge basse. La liaison entre le bouton et la purge se faisant au moyen d’une durite scellée remplie d’huile, permettant une liaison directe et quasiment sans perte entre les deux (l’huile n’étant que très peu compressible.) les tubes étant montés par l'extérieur du gilet.

l’air de gonflage passant dans le tuyau annelé, près de l’oreille, permet de se rendre compte « au bruit » de la quantité d’air mise dans le gilet. Plus du tout la même perception avec un inflateur intégré, le bruit de gonflage étant très peu significatif (et la plongée rendant sourd, je sais…), il est plus délicat de se rendre compte de la quantité d’air mise dans le gilet... Il faut donc une certaine habitude afin de doser parfaitement le volume d'air au gonflage, habitude qui vient rapidement.

Au niveau de la vitesse de gonflage, les différences sont relativement importantes entre les différents modèles. Le plus rapide est le SEAC avec un débit d'environ 135 L par minutes, suivi du Mares avec environ 130 L par minutes et du Cressi, 100 L par minutes. Ces débits indiqués sont approximatifs car dépendants bien évidemment du premier étage de votre détendeur, de la pression de votre bouteille, etc... Mais on peut donc constater une différence de 35 % entre les deux extrêmes, ce qui est loin d'être négligeable. Au niveau progressivité, le SEAC se place en tête, suivi du Cressi et du Mares qui est presque un "tout ou rien"...

Pour ce qui est du dégonflage du gilet, les approches sont ici radicalement différentes, et les sensations aussi. Le Mares étonne par son efficacité, ceci quelle que soit la position, mais également par son manque de progressivité rendant le dosage du dégonflage relativement délicat. Cressi étonne également, mais par son confort d’utilisation, le dégonflage est ici extrême progressif (il peut même être ajusté avec un réglage « sur mesure » lors de l’achat). Il est vrai toutefois que sa rapidité de gonflage n’est pas exceptionnelle, et que le fait de n’agir que sur une purge en limite son efficacité. Au niveau du SEAC, il surprend également par la technologie employée, et par l’efficacité obtenue… Le système hydraulique permet à la fois une réactivité immédiate et un dosage parfait, même si une certaine habitude est nécessaire, car on a tendance, au début, à actionner systématiquement les deux boutons de purges... et on regrette alors amèrement l'absence de tout clapet "anti retour" sur les purges du SEAC, le volume d'eau dans le gilet après la plongée étant loin d'être négligeable. Les Cressi et Mares étant bien équipés sur ce point, vous ne déverserez pas une quantité d'eau sur le pont du bateau après la plongée.

A noter que les trois gilets sont équipés de classiques purges manuelles au cas ou, et d'un bizarre petit tuyau camouflé dans une des poches permettant, en cas de panne d'air, de gonfler le gilet avec la bouche en surface. Je vous souhaite sincèrement de ne jamais avoir à vous en servir car, a moins d'avoir un souffle hors du commun (ou une grande expérience de trompettiste), vous vous épuiserez rapidement avant d'en voir la fin.

En résumé, je dirais que rare sont ceux qui on fait le pas et sont revenus en arrière, en général, l’essayer c’est l’adopter. Le système inflateur/purge intégré est bien un produit amené à remplacer tous les inflateurs traditionnels existants. Pour l’instant, même si le SEAC paraît le plus abouti et évolué, je verrai bien un mélange des genres avec un inflateur/purge CRESSI utilisant la technologie "oléopneumatique" SEAC adapté à son "curseur" de purge actionnant deux soupapes… équipées de clapets anti-retour bien évidemment...

Le conseil pour acheter une stab.

Le choix d’un gilet n’est pas évident, tant la pléthore de modèle proposée sur le marché peut désorienter l’acheteur. La notion de volume n’est pas la plus importante, loin de là et quasiment tous les gilets de marché peuvent remonter sans aucun souci un plongeur normalement lesté. Il ne faut pas oublier que les traditionnelles Fenzy faisaient tout juste 16,5L et étaient utilisées même avec un bi bouteille !!! Il faut, d’après moi, privilégier l’aisance et le confort et ne pas perdre de vue, de plus, le poids de l’ensemble, la légèreté étant un atout lors des voyages. Il ne faut pas ressentir son gilet comme une gène, et il doit, au contraire, se faire oublier lors de la plongée tout en participant au confort et au plaisir de celle-ci. Devant la complexité de réglages sur les gilets modernes (seules les enveloppantes y échappant…) mais aussi les possibilités de personnalisation de nombreux modèles, incluant même, parfois, les réglages d’inflateurs et de purge… je ne saurais que trop vous conseiller l’achat chez un spécialiste qui seul sera apte à vous conseiller, mais également à adapter éventuellement le modèle choisi à vos désir.