L’ordinateur Nemo Wide de Mares Patrice Vogel
Mares est particulièrement connu par son sens de l’innovation et de l’esthétique. Pour ce qui est des ordinateurs de plongée, certaines innovations on été particulièrement marquantes. Mares a commercialisé le premier ordinateur parlant (le Divemate) qui a été un succès mitigé car visiblement trop en avance… puis le Guardian, premier appareil utilisant des petites piles alcalines LR03 facilement remplaçables par l’utilisateur (heureusement au vu de leur faible autonomie). Le M1 lui a succédé, avec ses boutons poussoirs permettant de muscler ses doigts, défaut heureusement corrigé sur le M2. Ces appareils, en rajoutant le « Tutor », « l’Apnéist », la montre ordinateur Nemo, ont permis à Mares de se forger une solide expérience dans le domaine le l’électronique sous marine, même si aucun de ces appareil n’a jamais eu le succès attendu sur notre marché. Avec le Nemo Wide, Mares semble enfin tenir un produit qui devrait devenir une référence et dont les principales caractéristiques sont lisibilité et facilité d’utilisation.
Au premier coup d’œil, l’esthétique du Nemo Wide étonne par sa pureté et Mares semble avoir retenu les leçons des lignes trop avant gardistes des montres Nemo. Un écran de grandes dimensions, quatre boutons poussoir facilement accessibles même avec des gants, un bracelet large etsimple d’utilisation, le tout dans un boîtier relativement plat et peu encombrant, la différence est marquante par rapport au précédentes générations… L’emballage du Nemo Wide est très joli, mais malheureusement en carton donc difficilement utilisable par la suite. Le poids important de l’ensemble est principalement du à la notice de 320 pages… dont seulement 25 en Français, ce qui semble un peu juste à priori, mais suffisant grâce à la simplicité d’utilisation de l’appareil. Il est à regretter toutefois que tout soit écrit si petit, l’ordinateur étant beaucoup plus lisible que sa notice.
En surface, la mise en marche peut se faire en appuyant sur un des quatre boutons, le reste est tout simple. Les boutons en haut et en bas permettent de naviguer dans les menus et de régler les données. Le bouton de droite permet d’entrer dans le menu sélectionné et celui de gauche d’en sortir, le tout le plus simplement du monde.
1° menu : « DIVE » le bouton de droite permet de connaître les réglages de base de l’ordinateur dans le mode plongée : eau de mer ou eau douce, air ou nitrox, unités métriques ou impériales.
2° menu « SET DIVE », le bouton de droite permet de rentrer dans le menu des réglages plongée :
« DATA » permet de régler les unités, eau salée/eau douce, et remise à zéro.
« MODE » permet le réglage AIR/NITROX, l’altitude, le durcissement des paliers, l’activation ou pas du blocage en cas de remonté trop rapide, activation ou pas des alarmes sonores.
3° menu « PLANNING » permet de connaître la courbe de sécurité en fonction de sa saturation
4° menu « LOGBOOK » permet d’accéder à l’historique détaillée des dernières 40 heures de plongées (variable en fonction du réglage des points de profil.
5° menu « PC » pour récupérer les données sur un PC.
6° menu « TIME » pour avoir accès à l’heure, la date et la température.
7° menu « WATCHSET » permet de régler la date et l’heure, ainsi que le contraste de l’écran.
Le seul regret et l’absence de menu en Français, mais même un plongeur moyen devrait être à même de comprendre les mots Anglais concernés, ainsi que la mise en veille extrêmement rapide de l’appareil dans les menus qui s’éteint dans les dix secondes si vous n’avez pas choisi d’option de réglage.
A la mise à l’eau, le NEMO WIDE se met en marche tout seul si vous ne l’avez pas activé en surface (ou que vous n’avez pas sauté à l’eau avant qu’il ne s’éteigne soit dans un délai de 10 secondes…) et on est tout de suite étonné par la clarté de l’écran. La profondeur et le temps sans paliers sont indiqués en gros, en plus petit le temps de plongée et la température, et en un peu plus petit la vitesse de remonté au moyen d’un bargraphe et d’une lecture chiffrée. Le contraste est proche de la perfection et l’écran peut, tout comme un SMART d’Uwatec être lu quasiment à 180 ° sans perte d’affichage !!! La seule modification que peut apporter le plongeur est d’afficher, ou non, la profondeur maxi, à coté de la profondeur instantanée (en plus petit pour ne pas confondre). A la demande, vous avez également accès à l’heure et la date si vous le désirez, ce qui vous permettra de savoir si vous serez en retard ou pas. En cas de plongée avec palier, le NEMO WIDE vous indiquera la profondeur et le temps du premier palier ainsi que le temps total de remonté.
En conclusion, en plongée, le NEMO WIDE est un vrai bonheur et devrait ravir les nostalgiques de l’Aladin Pro qui recherchent un modèle lisible et simple d’utilisation. Bien entendu, le NEMO WIDE peut paraître léger en fonctions, il n’a pas 32 alarmes différentes de profondeur, ou mi profondeurs, on ne peut pas personnaliser la couleur de son écran ou son affichage, n’a pas de gestion d’air, n’est utilisable qu’avec un gaz alors que certains concurrents en ont 2 ou 3… Mais, finalement, ce que l’on peut demander avant tout à un ordinateur de plongée, c’est d’être simple d’utilisation et le plus évident et lisible possible, tout ce que le NEMO WIDE fait à la perfection. l’essentiel n’est-il pas suffisant et le superflu… superflu ?
Conseil pour choisir votre ordinateur de plongée:
Ordinateur :
L’évolution des ordinateurs est assez impressionnante ces dernières années, et leur sophistication devient de plus en plus importante. Malheureusement, pour certains, elle se fait au détriment d’une donnée primordiale : la lisibilité. Avant de faire votre choix, réfléchissez bien aux qualités désirées. Un ordinateur de plongée, si évolué soit-il doit être le plus simple et le plus lisible possible. L’affichage dans un magasin est une chose, celui sous l’eau est primordial, n’hésitez pas à demander ou rechercher des exemples d’affichage sous l’eau. Plus l’ordinateur est évident de lecture, meilleure sera votre sécurité.
L'avis du technicien MARES NEMO WIDE Jean André Venturini
Décidément les Italiens ont toujours une longueur d’avance dans le design et la mode.
Après la mini-montre à tout faire, Mares réinvente le CinémaScope, les nostalgiques des Monitor 1 & 2, Oceanic XTC ou plus simplement les plongeurs légèrement presbytes, ont trouvés l’appareil dont ils rêvaient. C’est bien connu la mode est un éternel recommencement. Vous l’avez compris l’atout principal du Nemo Wide c‘est sa lisibilité, mais pas seulement, l’objet est malin et maniable même avec des gants. Le bracelet élastomère est large, les quatre boutons de commande aussi et l’écran en verre minéral est très en retrait ce qui lui évitera à coup sur les rayures.
Mares a su tirer les leçons des modèles précédents et, si on retrouve les caractéristiques de la Nemo ou du M1 RGBM, les inconvénients ont quasiment disparu, même la notice est imprimée sur un format plus lisible.
Coté énergie l’alimentation est assurée par une pile bouton au lithium remplaçable par l’utilisateur. Mais sauf urgence je vous conseille de laisser faire un professionnel qui pourra tester l'étanchéité, car le compartiment batterie n’est pas isolé du reste de l’appareil.
Le rétro éclairage bleuté, est efficace, il reste allumé 4 secondes, le mode arrêt (Off) permet de mettre le Wide en sommeil pendant les périodes de non-utilisation, de consulter le n° de série et surtout de vérifier le niveau d’usure de la pile. Mesure de profondeur maximum : 150 mètres compensé en température avec une précision de 10 cm entre 0 et -100 m et 1 m entre -100 et -150 m, choix eau douce / eau de mer manuel (différence 2,5%), affichage des températures de -10° à +50°. Utilisation en mesures métriques ou impériales.
L'algorithme utilisé est le même que sur la Nemo et le M1 RGBM, fruit de la collaboration du Dr Bruce R. Wienke (physiologiste) et du bureau recherche et développement de MARES (pour plus de précision sur cet algorithme www.rgbm.mares.com). Cet algorithme permet de réduire les risques associés à la formation de micro bulles, il travaille sur dix compartiments de tissus avec prise en compte du gradient admissible (facteur M) sur des plongées successives plus profondes que les précédentes ou des plongées sur plusieurs jours comme lors d'un voyage plongé. L'algorithme est optimisé pour une vitesse de remontée de 10 mètres / minute, il permet en outre la plongée en altitude de 0 à 3700 m par quatre tranches à sélection manuelle et le réglage personnel, manuels lui aussi, à trois niveaux, qui permet de "durcir" l'algorithme en fonction de votre état général (âge / poids / fatigue / gueule de bois etc...). Les réglages du mode plongée sont multiples, ont peut utiliser le WIDE pour la plongée à l'air, au nitrox ou en mode profondimètre. On retrouve la possibilité de bloquer la mise en erreur de l'ordinateur sur une remontée incontrôlée ce qui peut séduire lors des exercices de remontée assistée ou même cette autre fonction qui permet de remettre à zéro le niveau d'azote résiduel entre 2 plongées, à n’utiliser qu’en cas de prêt de l’appareil, heureusement ces réglages là sont difficilement accessibles par erreur !!! La navigation dans les différents menus est tellement intuitive qu’on pourrait presque se passer de lire la notice..... mais personne ne fait jamais ça.
Pour ceux qui sont sous antidépresseur à la suite de l’utilisation d’une interface PC, voilà une bonne nouvelle, la transmission n’est plus par pur hasard et infrarouge, mais avec un contacteur à broche sur câble USB et Mares a même prévu la possibilité de mettre à jour l’algorithme via Internet.