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VÊTEMENT SEC EVERDRY DE SCUBAPRO

En cette période froide pour nous, même si une eau à 14 ° peut sembler chaude à certains, l'essai d'un nouveau vêtement sec semblait tout à fait approprié.

Avant toute chose, il convient de faire un petit rappel des différents types de vêtements secs existants sur le marché. Deux grandes familles pour commencer, toile ou néoprène. Vêtement uniquement étanche d'un coté (toile) et vêtement étanche et isotherme de l'autre (néoprène). Pour ce qui est de la toile deux types principaux, simple et double enveloppes avec, pour chacun, des différences au niveau des matériaux utilisés. Pour ce qui est du néoprène, vêtement classique en 7 mm ou plus, et en 4 ou 5 mm, compressé ou pas. L’intérêt d’un vêtement plus fin est la facilité d’habillage, la moindre flottabilité et la plus grande polyvalence, ces vêtement étant taillé relativement amples afin de pouvoir s’habiller dessous. J'avoue ne pas très bien comprendre l'intérêt du néoprène compressé, l'argument de compresser un 7 ou 8 mm en 4 mm ce qui donnerait la chaleur du 8 et le confort du 4 me semble un peu fantaisiste, ne pas dire plus... L’intérêt du compressé semblant être l'écrasement moindre en profondeur et la meilleure résistance en cas d'utilisation comme gilet pare balles.

Pour ce qui est de la plongée loisir, vous aurez peut être compris que je préfère un vêtement sec en néoprène 4 ou 5 mm souple et confortable. Dans ce domaine, SEAC à ouvert la voie en France il y a quelques année avec les Dry Plus et Dry Black, mais il semble maintenant que cette tendance soit bien amorcée avec, cette année, de nouveau produits chez Scubapro, Mares et Aqualung.

Pour ce qui est de l'Everdry proprement dit, on retrouve tout d'abord le fameux sac Scubapro qui sert également de tapis de sol pour s'habiller. Cette idée est tellement simple et intelligente qu'on ne comprends pas pourquoi tous les autres fabricants ne l'ont pas adopté. La première surprise vient de l'aspect lui même du vêtement, fini le noir faisant passer les plongeurs sec pour des commandos marine, place a une couleur beaucoup plus gai, mais sans excès, rappelant le design des semi-secs Nova Scottia. Le plongeur sec a enfin droit à un peu de couleur et a un vêtement esthétique. La deuxième bonne surprise vient de la souplesse et du confort du néoprène, rompant délibérément avec la rigidité d'un Spitzbergen. L'Everdy est équipé de bottillons très confortables et n'ayant plus rien à voir avec les bottes équipant certains modèles, bottes nécessitant le changement des palmes. Palmes classiques utilisables donc ici. Manchons et collerette sont en néoprène avec un regret toutefois, pourquoi ne pas avoir utilisé des manchons de poignet plus fins et inversé, ce qui aurait facilité l'habillage... L'Everdry est équipé d'une purge d'épaule réglable ainsi que d'un inflateur orientable. La fermeture étanche est une classique métallique avec un rabat néoprène de protection maintenue par trois velcros. A l'intérieur du vêtement, on trouve des bretelles mais malheureusement pas de piège à eau au niveau de l'inflateur qui bénéficie seulement d'une protection en néoprène. L'Everdy est fourni, ce qui est assez rare, avec tout le nécessaire pour une bonne utilisation : du talc pour les manchons de poignet, un stick de lubrifiant pour l'entretien de la fermeture, et quelques rustines pour, je pense, réparer une chambre à air ou votre semi-rigide (Scubapro semblant ici extrêmement prévoyant à moins que, plus vraisemblablement, le kit soit le même pour les vêtements toile et néoprène). L'enfilage ne pose aucun problème et on apprécie tout particulièrement la souplesse du néoprène et le confort des bottillons. La température de l'eau n'étant pas extrêmement basse, pas de souris polaire nécessaire, je reste donc habillé normalement, jeans et pull-over léger. Grâce au talc fourni, les manchons s'enfilent sans problème (même si, je me répète, des manchons inversés seraient plus pratique), de même que la collerette de cou en néoprène, inversée celle-ci...

Bizarrement, on retrouve une "sur collerette" en néoprène, dont l'intérêt ici m'échappe car en général utilisée avec des collerettes en latex qui ne sont pas isotherme. Le seul intérêt semble être de bien sentir la température de l'eau après la plongée car, aucune évacuation d'eau n'étant prévue, cette eau vous retombe sur la tête au déshabillage si on pas bien pris soin de la vider avant. Tout de passe bien jusqu’au passage de la cagoule car, visiblement, les concepteurs de l’Everdry ont légèrement délaissés ce sujet. Au niveau de l’esthétique, rien à redire, mais, au niveau de la coupe… La cagoule semble à la fois trop petite en diamètre et trop longue en hauteur, ce qui donne un effet relativement bizarre dans l’eau. Même les plongeurs relativement dégarnis donneront l’impression d’avoir un chignon. Scubapro avait pourtant, avec le Spitzbergen, une des meilleures cagoules du marché, il est dommage qu’ils ne s’en soient pas inspiré.

Comme tous les vêtements sec néoprène modernes, l'apprentissage est extrêmement rapide et le principal soucis vient des "a priori" de ceux qui n'ont jamais utilisé ce type de produit. La position dans l'eau importe peu et la gestion du vêtement est extrêmement facile. Pas de problème si on a les pieds en l'air pour se remettre d'aplomb, ou de risque de remontée en ballon, la purge d'épaule automatique remplissant parfaitement son rôle. Seule obligation, utiliser l’inflateur pour faire rentrer de l’air afin de compenser la pression de l’eau et d’éviter les problèmes de placage. Rassurez-vous, vous aurez du mal à oublier de la faire et cette manœuvre devient vite instinctive, à moins d’être franchement masochiste. L'Everdy s'utilise donc quasiment comme un vêtement humide traditionnel, le confort et la chaleur en plus. L’agrément est excellent, quelle que soit la position, et la souplesse est un réel bonheur.

De retour en surface, pas de problème de déshabillage, et le bonheur de se retrouver totalement sec et habillé normalement, à coté des autres plongeur légèrement frigorifiés en enlevant leur vêtement humide et se retrouvant tout nus et mouillés sur le pont du bateau.

L'Everdry est donc tout à fait dans la nouvelle tendance des vêtements secs comme le Dry Tech de SEAC. Il s'agit d'un vêtement extrêmement confortable et ne nécessitant quasiment aucun apprentissage. La souplesse des matériaux utilisés participe grandement au confort d'utilisation et fait totalement oublier le Spitzbergen. Mis à part la cagoule, la réussite est quasi totale et l’Everdry promis à un beau succès commercial.

Conseil pour choisir son vêtement sec:

Le meilleur vêtement sec est en général celui du plongeur à qui vous demandez un conseil, il est donc extrêmement difficile de dégager une vérité universelle. Souvent, vous trouverez des plongeurs fanatiques d’une marque introuvable car il faut savoir que ces vêtement son souvent fabriqués en petite série par de petits fabriquant. Avant toute chose, il convient de bien définir son utilisation, les conditions dans lesquelles vous plongez, et ce que vous attendez d’un tel produit. Pour moi, le confort et la facilité d’habillage sont des éléments essentiels dans le choix. Les vêtement ne néoprène 4 ou 5 mm non compressé ayant, sur ce point, un avantage incontestable. De toute façon et à moins d’avoir une solide expérience dans le domaine, un essai en condition réelle me semble indispensable pour éviter les cruelles désillusions. Un vendeur sérieux ne s’opposera jamais à une telle pratique… qui l’obligera également à vous conseiller un produit que vous garderez.


Le point de vue du technicien par Jean André Venturini

Révolution pour les vêtements étanches chez Scubapro, finit les néoprènes pré-compressés façon carton pâte, voici le 4 mm haute densité souple et bien coupé, il était temps .... Le look est sympa avec trois couleurs à dominante claire, le Everdry 4 est assemblé avec soin, toutes les coutures sont contre collées par une bande d'étanchéité, les bottillons à semelle souple type bateau sont montés sur une couture en biseau pour faciliter le passage des talons. Les manchons de poignet en Néoprène lisse sont un peu étroit, mais au moins ils resteront étanche en vieillissant. Le manchon de cou conique devra certainement être retaillé, mais pas de problème c’est prévu par 4 arrêts de couture espacés de 1 cm, qui empêcheront la couture de filer, il est doublé par un manchon d'étanchéité pour la cagoule qui n’est malheusement pas drainé. La fermeture étanche dorsale métallique est bien protégée par un rabat Néoprène maintenu en place par plusieurs scratch. La soupape et l’inflateur tournant sont de fabrication Si-tech le must du moment, rien à dire, sauf pour le montage de l’inflateur qui ne bénéficie pas d’un piège à eau de condensation, mais d’une bande de protection totalement inutile puisque le poussoir de gonflage est radial et qu’il n'appuie pas sur le sternum. Un bon point tout de même, le flexible d’alimentation MP est long , ce qui permet de le positionner très facilement. La cagoule aussi est très longue et si la coupe du vêtement est plutôt bonne, celle de la cagoule est franchement ratée, je vous conseille de la remplacer par l'excellente cagoule des anciens modèles type Spitzbergen ou semi etanche Scottia. Dernier accessoire le EVERDRY 4 est livré dans un sac tapis qui contient une notice très complète et très pédagogique avec toutefois quelques perles de traduction du type : «Néoprène doux» traduction littérale de : «soft Néoprène» je vous laisse le soins de découvrir les autres. A j’oubliais une trousse de réparation avec sachet de talc pour les manchons, pastilles de paraffine pour lubrifier la fermeture étanche et un jeu de Rustines et colle pour les manchons latex, oui mais là les manchons sont en Néoprène alors vous pouvez toujours snifer la colle et garder les Rustines pour le vélo du petit dernier.....