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DETENDEUR ELLIPSE AC10 DE CRESSI

Cressi est une marque qui a beaucoup évolué au niveau de sa gamme de produits. Jadis connue et reconnues pour la qualité de son PMT, la marque a construit peu à peu sa gamme plus "technique" et on voit de plus en plus, sur les bateau, des stab Cressi ainsi que des vêtements, dont plusieurs sont maintenant une référence. Même sur le marché de l'électronique, Cressi est présent avec l'Archimède 2 qui connaît un net succès. Il reste toutefois une gamme ou ce fabricant est très discret sur le marché français: le Détendeur.

Nous nous intéresseront ce mois-ci à l'Ellipse AC10, détendeur milieu de gamme, qui a la particularité d'être équipé d'un premier étage compensé à piston. Ce principe de fonctionnement est devenu assez rare aujourd’hui, car petit à petit, et à part dans la gamme "club", les fabricants on abandonné les pistons pour des membranes, et ce avec des justifications diverses et variées. Même Scubapro, grand défenseur du piston, l'a maintenant réservé au haut de gamme, développant sa gamme "membrane" avec un certain succès.

Pourtant, de part son principe, le système piston semble particulièrement simple et tentant et l'argument "robustesse et simplicité" pour un détendeur "club" peut être tout à fait valable pour un milieu ou haut de gamme. Il y a encore quelques années, le principal argument d'un grand fabricant "anti membrane" (à l’époque) était de dire que le principal avantage du détendeur à membrane est, qu’en cas de panne, il se bloque en général fermé, c'est pourquoi les détendeurs a membrane équipent les bouteilles de gaz... Cet argument discutable n'est plus utilisé aujourd'hui, Cressi et Scubapro demeurant les seuls fabricants disposant, en France, de quelques modèles compensés à Piston. L’argument premier du premier étage à piston est incontestablement sa simplicité de conception et le faible nombre de pièces utilisé. Il reste toutefois que sa fabrication doit être extrêmement rigoureuse, le piston, pièce maîtresse, étant ici réalisé dans une barre d’inox ce qui en fait une pièce relativement onéreuse.

L'Ellipse AC10 est donc équipé d'un premier étage compensé, à piston, évolution de celui équipant de puis de nombreuses années les anciens détendeurs de la marque. L'aspect du premier étage est tout à fait classique, chromage satiné, tourelle pivotante permettant un positionnement sans problème des différents flexibles MP. Il est également équipé de deux sorties HP, une à droite et une à gauche et d'un possibilité de réglage de la MP (en Atelier) ce qui était un réel progrès à l'époque ou il est sorti (ses concurrents effectuant en général ce réglage au moyen de cales au niveau du ressort).

Si le premier étage date un peu au niveau de sa conception, le deuxième est, lui, tout à fait moderne et récent. L'ellipse est de forme.... elliptique, ce qui semble logique. Le boîtier est compact, très léger, et possède un réglage de l'effet venturi, situé sur le dessus, mais pas d'effort à l'inspiration. Sa conception originale permet un démontage facile et le couvercle non chromé du modèle piston vieillira vraisemblablement mieux que la version "Titanium". L'articulation du couvercle du boîtier sembla avoir été renforcée depuis les premier modèles, et la robustesse d'ensemble ne devrait pas poser de problème.

Le montage sur le bloc est sans soucis, la vis d'étrier du premier étage est très facile d'utilisation, même avec des gants. La première impression dans l'eau vient de la légèreté de ce deuxième étage dont on ne sent absolument pas le poids en bouche. Il est même tellement léger que c'est le flexible qui semble une gêne, pas le boîtier. La deuxième surprise vient de la douceur du fonctionnement qui semble avoir évoluée depuis les premiers modèles, tant au niveau du confort inspiratoire, que du silence de fonctionnement. Le venturi est beaucoup mieux maîtrisé et, au cours des plongées effectuées, je n'ai pu à aucun moment le prendre en défaut. Ce détendeur s'est fait totalement oublier, ce qui est une de ses principales qualités. Bien sur, de part la petite taille du boîtier, l'évacuation de bulles n'est pas évidente en position parfaitement verticale, mais il suffit d'un peut d'humilité pour que tout rentre dans l'ordre.

Pour un détendeur milieu de gamme, l'Ellipse AC10 fait mieux que se défendre par rapport à la concurrence et semble une alternative très intéressante. Bien sur, il reste en dessous d'un S600 ou d'un Legend LX au niveau des performances, mais il est également quasiment moitié prix... un choix somme toute tout à fait raisonnable.

Conceil pour choisir votre détendeur:

Acheter son détendeur n’est pas chose aisée devant le nombre sans cesse croissant de modèles proposés. Au niveau du principe de fonctionnement, deux techniques s’opposent, les détendeurs à piston et ceux à membrane, mais il faut bien avouer que, dans l’eau, les résultat sont tout à fait comparable. Je défie quiconque de faire la différence en plongée. Le critère prix est important, mais il faut savoir qu’il y a plus de différence, en confort respiratoire, entre un détendeur « club » et un détendeur « milieu de gamme » qu’entre un « milieu de gamme » et un « haut de gamme ». Si le confort respiratoire est très important, il faut savoir également qu’il n’existe plus de mauvais détendeur et que, quel que soit le modèle choisi, vous pourrez plonger en toute sécurité dans les limites de la plongée loisir.

Le point de vue du technicien par Jean André Venturini:

Pourquoi un 1 er étage à piston alors que les concurrents se battent à grand coup de membrane surcompensée et d'anti-givre pour plonger dans de l'eau plus froide que froide ? Peut-être tout simplement parce que Cressi n’a pas oublié que plongée rime avec simplicité et fiabilité et que la majorité des utilisateurs que nous sommes, ne sont pas des plongeurs de l'extrême.

En effet nous avons peut être oublié un peu vite que le 1 er étage à piston équilibré a été ou est toujours le haut de gamme de beaucoup de fabricants et qu'à l'usage et à l'entretien le coût est certainement inférieur à celui des modèles à membrane.

Réalisé classiquement en laiton chromé, le Cressi AC 10 affiche des performances plus qu'honorables avec un débit instantané de surface proche de 1800 l/minute à 200 bars d'alimentation pour une moyenne pression tarée à 9,8 bars. Disponible en version 200 bar étrier ou 200 / 300 bar DI.N. il est équipé de 2 sorties H.P. manomètre et de 5 sorties M.P. sur tourelle tournante. Une des particularités de ce 1 er étage est que la moyenne pression est ajustable sans avoir à démonter le ressort pour le caler, un simple jeu de piges permet de faire varier la pression sur le ressort en dé / vissant une vis extérieure, les techniciens apprécierons.

Le 2 ème étage Ellipse est très compact mais sa forme lui permet d'éviter le piège des boîtiers de petit diamètre où le levier est plus court avec une course limité, ici le levier garde de la longueur et la course nécessaire à un fonctionnement confortable, le flux d'air est canalisé dans le fond du boîtier jusqu'au volet Venturi, l'efficacité est flagrante sur un banc de test où le travail moyen mesuré suivant les paramètres de la norme européenne est seulement de 0,9 joule / litre d'air utilisé. Son poids des plus minimes seulement 170 gr sans le flexible, c'est dû à l'utilisation de matières plastiques de dernière génération qui sont à la fois légères, souples et robustes. Je ne reviendrais pas sur le verrouillage révolutionnaire du couvercle déjà détaillés dans ces colonnes. Seul bémol sur ce 2 ème étage le déflecteur d'air expiré n’a de déflecteur que le nom, il est si compact que les bulles viennent irrémédiablement devant le masque dès qu'on a la tête droite.

Dit M. Cressi, la moustache tu pourrais pas la faire un petit peu plus longue  ?